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PREMIER AMOUR

Elle se détourna et s’appuya contre la fenêtre.

— Je vous assure, je ne suis pas comme vous croyez, je sais que vous me jugez mal.

— Moi ?

— Oui ! vous ! vous !

— Moi ! répétai-je amèrement et mon cœur, de nouveau, trembla comme avant sous l’influence de la même fascination inexplicable et irrésistible.

— Moi ?… Croyez, Zinaïda Alexandrovna, que quoi que vous eussiez fait, et alors même que vous m’auriez tourmenté, je vous aimerais et je vous adorerais jusqu’à la fin de mes jours.

Elle se retourna subitement vers moi et, ouvrant ses mains, elle en entoura ma tête et m’embrassa chaudement et fortement. Dieu sait à qui allait ce long baiser d’adieu ! mais