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PREMIER AMOUR

une seule fois je ne regardai le pavillon, et le soir je fus témoin d’un fait étonnant. Mon père mena sous le bras le comte Malevsky du salon jusqu’au vestibule, et, en présence du laquais, dit d’une voix froide :

— Il y a quelques jours, dans une maison, on a montré la porte à Votre Seigneurie, et maintenant, je ne veux pas entrer avec vous dans des explications, mais j’ai l’honneur de vous annoncer que si vous prenez la peine de venir chez moi encore une fois, je vous jetterai par la fenêtre. Je n’aime pas votre écriture.

Le comte se courba, en se rapetissant, serra les dents et disparut.

On commença les préparatifs du déménagement en ville du côté de l’Arbate où nous avions une maison. Papa, probablement, ne tenait plus lui-même à rester à la campagne ; il avait seulement prié maman de ne pas faire