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PREMIER AMOUR

Je renvoyai Philippe et j’allai me jeter sur mon lit. Je ne sanglotai pas, je ne m’abandonnai pas au désespoir, je ne me demandai pas comment tout cela était arrivé ; je ne m’étonnai pas de n’avoir pas deviné tout cela avant, je n’accusai même pas mon père. Ce que je venais d’appendre était plus fort que mes forces. Cette révélation soudaine m’écrasait… Tout était fini… Toutes les fleurs de mon âme étaient arrachées d’un coup et gisaient éparses autour de moi, flétries et piétinées.