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PREMIER AMOUR

continua Zinaïda ; chacun lui adresse les paroles les plus flatteuses.

— Aime-t-elle qu’on la flatte ? demanda Louchine.

— Quel insupportable ! Il m’interrompt toujours ! Mais qui n’aime pas la flatterie ?

— Encore une dernière question, demanda Malevsky ; la reine a-t-elle un mari ?

— Je n’ai pas songé à cela. Non. Pourquoi un mari ?

— Au fait, c’est vrai ! Pourquoi un mari ? ajouta en français en se reprenant Malevsky.

— Merci, lui répondit également en français Zinaïda. — Alors la reine écoute ces flatteries, elle écoute la musique, mais ne regarde aucun de ses invités. Six fenêtres allant du plafond au parterre sont largement ouvertes, et laissent voir le ciel foncé parsemé de brillantes étoiles, le jardin obscur et ses grands arbres ; la reine regarde le jardin. Là-