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PREMIER AMOUR

— En ami, voilà comment.

Zinaïda me donna la rose à sentir.

— Écoutez, continua-t-elle, je suis bien plus âgée que vous, je pourrais être votre tante, ma parole ; ou bien, si ce n’est une tante, une sœur aînée au moins, et voilà que vous…

— Je suis pour vous un enfant ? interrompis-je.

— Eh bien ! oui, un enfant, mais charmant, bon, intelligent et que j’aime beaucoup. Savez-vous, je vais vous donner un grade : d’aujourd’hui je vous nomme mon page, et n’oubliez pas que les pages ne doivent jamais quitter leur maîtresse. Voici le signe de votre nouvelle fonction, — ajouta-t-elle en mettant la rose à la boutonnière de ma veste, — comme signe de mes bonnes grâces envers vous.

— Avant je recevais de vous d’autres grâces, murmurai-je.

— Ah ! fit Zinaïda en me regardant de côté,