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PREMIER AMOUR

me dirigeai vers le pavillon, j’éprouvai un grand trouble que je voulus vainement cacher sous le masque de tranquille insouciance de l’homme qui veut faire comprendre qu’il est discret et sait se taire.

Zinaïda me reçut très naturellement, sans aucun trouble, en me menaçant simplement de son doigt et en me demandant si je n’avais pas des bleus sur le corps. Toute ma tranquillité importante, mon air mystérieux, s’évanouirent instantanément, et avec eux ma gêne vis-à-vis d’elle. Sûrement je ne m’attendais pas à quelque chose d’extraordinaire ; mais la tranquillité de Zinaïda fit sur moi l’effet d’une douche d’eau froide. Je comprenais que je n’étais qu’un enfant à ses yeux, et j’en restai le cœur gros. Zinaïda se promena de long en large dans la chambre et souriait chaque fois qu’elle me regardait ; mais ses pensées étaient très loin de moi, je le voyais