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XIII


Je fus si gai et si fier toute cette journée, je gardais si clairement sur mon visage la sensation des baisers de Zinaïda, je me souvenais avec un si grand frémissement de jouissance de chacun de ses mots, je berçais si jalousement mon bonheur inattendu, que j’avais même peur de revoir celle qui était la cause de ces émotions inconnues. Il me semblait qu’on ne pouvait rien demander de plus au bonheur ; que maintenant il fallait « respirer à pleins poumons pour la dernière fois et mourir ». Mais le lendemain, quand je