Page:Tourgueniev - Premier Amour, trad. Halpérine-Kaminsky.djvu/123

Cette page a été validée par deux contributeurs.
109
PREMIER AMOUR

ronnes, lesquelles seraient de couleur sombre. N’oubliez pas non plus les peaux de tigres, les coupes et l’or, beaucoup d’or.

— Et où doit se trouver cet or ? demanda Maïdanov en rejetant en arrière ses cheveux plats et en ouvrant ses narines.

— Où ? sur les épaules, sur les bras, sur les jambes, partout. On dit que, dans l’antiquité, les femmes portaient des anneaux en or au bas de la jambe. Les Bacchantes appellent à elles les jeunes filles du bateau. Celles-ci cessent de chanter leur hymne — et, en effet, il leur est impossible de le continuer, mais elles ne bougent pas. La rivière les porte vers le bord ; et voilà que, tout à coup, l’une d’elles se lève doucement… Il faut bien décrire cela : dire comment elle se lève doucement à la lueur de la lune et comment ses compagnes s’effraient… Elle enjambe le bord du bateau, et descend sur la rive. Les Bacchantes l’en-