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PREMIER AMOUR

qu’il était resté seul en tête à tête avec moi dans le salon des Zassékine.

Zinaïda n’était pas encore revenue de sa promenade, et la voix criarde de la vieille princesse résonnait dans l’office. Elle se querellait avec sa femme de chambre.

— Vous feriez mieux d’étudier et de travailler pendant que vous êtes jeune ; au lieu de cela, que faites-vous ?

— Vous ne savez pas si je ne travaille pas à la maison, lui répondis-je non sans hauteur, mais aussi avec un certain trouble.

— Un bon travail ! dans ce cas-là. Vous avez autre chose dans la tête. Enfin je ne discute pas ; à votre âge, c’est dans l’ordre des choses. Seulement votre choix n’est pas bien tombé. Vous ne comprenez donc pas dans quel genre de maison vous êtes ?

— Je ne vous comprends pas, remarquai-je.