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ments… Dieu sait à quoi il pensait ainsi, mais ce n’était pas dans le passé seulement qu’errait son imagination ; il avait l’air morne et absorbé, ce qui n’est point le cas lorsque l’on s’abandonne uniquement à des souvenirs. Au fond d’une petite chambre donnant sur le derrière, se tenait assise, revêtue d’une douchagreïka[1] bleue, et un mouchoir blanc sur ses cheveux noirs, une jeune femme, nommée Fenitchka ; quoique tombant de sommeil, elle tendait l’oreille et jetait de temps en temps les yeux sur une porte entr’ouverte, qui laissait voir un petit lit où dormait un enfant dont on entendait la respiration égale.


V


Le lendemain matin Bazarof se réveilla le premier et sortit de la maison.

« Eh ! se dit-il, le pays n’est guère beau en effet. »

Lorsque Kirsanof entra en arrangement avec ses paysans, il dut se résigner à prendre pour son nouvel établissement quatre déciatines d’un sol plat et aride. Il s’y bâtit une maison avec dépendances et une ferme ; il dessina à côté un jardin, creusa un étang et deux puits ; mais les arbres qu’il avait plantés venaient mal, l’étang se remplissait lentement, et l’eau des puits était saumâtre. Cependant les acacias et les se-

  1. Sorte de manteau court que l’on jette ordinairement sur les épaules.