vers son fils, faut-il atteler tout de suite, ou bien voulez-vous prendre un peu de repos ?
— Nous nous reposerons à la maison, papa ; fais atteler.
— Tout de suite, tout de suite, reprit vivement Kirsanof. Hé ! Pierre, entends-tu ? Allons, fais-nous partir au plus vite.
Pierre qui, en sa qualité de serviteur perfectionné, au lieu de venir baiser la main de son jeune maître, s’était borné à le saluer de loin, disparut de nouveau sous la porte cochère.
— Je suis venu en calèche, dit Kirsanof avec hésitation à son fils, mais il y a des chevaux pour ton tarantass…
Pendant qu’il parlait ainsi à Arcade, celui-ci buvait de l’eau fraîche que la maîtresse de l’auberge lui avait apportée dans un cruchon d’étain, et Bazarof, qui venait d’allumer sa pipe, s’approcha du cocher occupé à dételer les chevaux.
— Seulement, reprit Kirsanof, il n’y a que deux places dans ma calèche, et je ne sais comment faire.
— Il montera dans le tarantass, lui répondit Arcade à demi-voix, ne te gêne pas avec lui, je t’en prie ; c’est un excellent garçon ; il ne fait point d’embarras ; tu verras.
Le cocher de Kirsanof fit avancer la calèche.
— Allons ! dépêche-toi donc, gros barbu, dit Bazarof au postillon.
— As-tu entendu, Mitouka, s’écria aussitôt un au-