Page:Tourgueniev - Mémoires d’un seigneur russe.djvu/420

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

décroît et s’affaisse la couche uniforme des frimas dont elle se dégage ! À travers la lourde vapeur de la neige fondante, comme il jouit déjà des senteurs de la terre réchauffée, en approchant des vides que les rayons obliques du soleil y ont creusés, quand déjà les alouettes chantent en toute confiance ; qu’avec de joyeux rugissements les torrents bondissent et tourbillonnent de ravin en ravin, et que ces fougueux enfants du vieux hiver qui n’est plus, à peine nés, semblent, en se précipitant, courir au bruit, à l’éclat et à la mort !…

Mais il est temps de finir. Je viens de parler du printemps ; au printemps on a moins de peine à se séparer ; au printemps les heureux se sentent eux-mêmes attirés vers les climats lointains où la nature sourit à l’imagination, et appelle les longues excursions du voyageur… Adieu, lecteurs ; je vous souhaite une félicité constante.



FIN.