D’UN SEIGNEUR RUSSE. 195
— ’Ah ! et vous direz peut-être que vous n’êtes pas d’accord avec cette vieille sorcière de ménagère, quand vous chuchotez ensemble, quand vous cherchez a séduire la jeune personne, et que, piqué de ses refus, vous dénigrez et calomniez a plaisir la pauvre fille ! Niez donc que œ nesoit à votre instigation que, de blanchisseuse ; on l’ag.faite laveuse de vaisselle, et-qu’on la soufflette et Iqu’on l’enferme idans lla salle basse. Honte, honte, honte à un vieux.1’ou tel que vous ! Vous avez eu un coup d’apoplexie.... prends-y. gard’e.... tu n’as qu’à te bien tenir à présent.t.. Tu.ne tarderas pas à rendre tes comptes a un juge qui voit pluselairque la bârynia. ~ i ;,
— Dépêchez-vous, vous, Pavel Andréitch, de ·vider votre sac aux injures. Vous n’aurez pas longtemps a vous en servir. » ·, i .
Pavel sortit des gonds, et moi j’aurais voulu être depuis bien longtemps sorti de ma détestable prison. Comment, il ose, je crois, me menacer ! dit Pavel en fureur. ’l’es-tu fourré dans la tête que j’aie peur de toi ? — Tu as bien trouvé ton souH’re-douleur, ma foi. Tu ne songes donc pas que je puis gagner mon pain partout ? Toi, c’est autre chose, ce n’est qu’ici que tu peux exister, et corrompre et voler.... V i i · · ·
— Voilà un gaillard qui se connaît bien, interrompit mon hôte, qui de son côté commençait à perdre patience ; un carabin, un chirurgien de deux sous, un médecin sans attestat, ... Mais a l’entendre, oh·, oh ! quel important monsieur ! »
-Bon, un carabin.... Mais sans ce carabin, tu serais pourri depuis longtemps dans la terre du cimetière.... Et il murmura entre ses· dents :J’avais bien affaire vraiment d’aller remettre sur ses pieds cet animal-la ! « — Tu veux faire croire que tu m’as guéri, n’est-ce pas.... Tu as voulu m’empoisonner ; oui, tu m’as abreuvé d’aloès pour me faire mourir.
— Eh mais, il n’y avait plus que l’aloès qui pût te sauver, ingrat !
- ·L’aloès est défendu par la poliœ médicinale, poursui-
