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D’UN SEIGNEUR RUSSE. 489

— Un bârine.

- Ah !

- Qu’ils braillent leur soùl, dit froidement et en faisant geste court de la main l’homme au collet de peluche, peu importe, mais qu’ils ne me touchent pas. On fait de moi chauiïeur.... ·

—Chauiïeur ! chauffeur ! Kouprîane chauH’eur, dit gaiepnt a demi-voix tout le groupe.

— La bârynia, reprit Koupriane, l’a ordonné, bien ; mais ns, elle vous enverra garder les pourceaux, et ce sera ·jus-B. Que je sois tailleur et bon tailleur, moi, que j’aîe appris gn état chez les premiers tailleurs de Moscou, que j’aie pvaillé pour des généraux, oui, pour des généraux, c’est gu’on ne m’ôtera pas. Et vous autres, qu’est-ce que vous rez’ ? qu’est-ce que vous faites ? Voyons ; là ! vous êtes des be-mouches, des fainéants, et voila tout. Qu’on me donne tp :-1sse-port’, ’je pars, je ne meurs pas de’faim, moi, je nbe sur mes pieds, je paye une bonne redevance, je satistsle seigneur ; et vous, quoi ? je ne vous donne pas quinze trs a vivre ; vous mourrez comme des mouches ; et comme lst ça !

¤— En voilà de la blague ! dit un jeune garçon grêlé, à s et sourcils blancs, à dog-collar rouge et aux coudes per-I· Tu as été libre sur passe-port, et les maîtres n’ont pas un seul kopeck de ta redevance, et tu n’en as pas mis un ul de côté pour toi ; il a fallu te ramener ici les pieds garttés, et, depuis que tu es arrivé, on ne te voit d’autre habit lê cette loque., ·

— Que faire, Constantin Narkizytch ? répondit doucement nupriane ; l’amour m’a perdu, comme il a perdu tant de ps. Ah ! Constantin Narkizytch, passe a ton tour par où tipassé, moi qui te parle, et après cela juge-moi et conmme-moi, si tu le peux..

— Et qui diantre aurait encouragé la folie d’un croiaut, d’un malbâti tel que toi ?

— Ne parle pas ainsi, Constantin Narkizytch. I. Pièce par laquelle le maître autorise le serf à exercer une industrie. o 4