Page:Tourgueniev - Mémoires d’un seigneur russe.djvu/200

Cette page n’a pas encore été corrigée

184 MÉIOIRES

Mon hôte appuya l’oreille contre la cloison et écouta un bon moment ; mon chien ronflait.. Il dort ; songe qu’il était mouillé, harassé, rendu.... Au reste, voyons. •

Il approcha de la porte, regarda par le trou de la serrure et ne me vit pas dans la chambre ; il écouta et fut apparemment trompé par le ronflement de Diane. Eh ! comme il dort ! oh, oh ! ajouta-t-il en reprenant sa place contre la cloison.—Eh

bien, voyons donc, Nicolaï Éréméitch, reprit le trafiquant ; il faut terminer notre petite affaire.... Voilà, quoi, NicolaîÉréméitch, voilà, quoi, ajouta-t-il en clignotant plus encore qu’auparavant, et en dégageant ses paroles comme on défile les grains d’un chapelet pour se donner une contenance. Deux gris et un blanc pour vous.... et là-bas (en indiquant du sommet de la tète la maison de la dame seigneur esse), la-bas six et demi. Allons, tôpez là ! — Quatre gris, articula le chef du comptoir. — Eh bien, trois.... c’est dit.

— Quatre gris et pas de blanc. r

— Trois, Nicolaï Eréméitch.

— Trois et demi, et pas un kopeck de moins. V — Trois, Nicolaï Éréméitch.

- Ne m’en parlez donc plus, Gavrile Antonych. — Il n’y a pas à s’enI.endre avec vous, marmotta le marchand ; en bien, je ferai plutôt aH’aire directement avec la dame. ’

— Vous en êtes le maître, répondit froidement mon hôte ; et pourquoi n’y être pas allé tout droit d’abord ? vous êtes venu ici perdre du temps ; en ! ce sera bien mieux, c’est vrai, ça.

- Là, la, là ; finissez, Nicolaî Èréméitch.... qui se fâche comme ça donc ? vous avez bien vu comme je parlais, allons.

— Mais pourquoi donc pas, en eH’etZ’ — Eh ! je riais, vous pouviez bien voir que je riais, çà, bien, tu auras donc tes trois’et demi. Qu’est-ce qu’il y a à faire avec toi y !