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D’UN SEIGNEUR RUSSE. 177

Est-ce que vous n’avez pas lu l’enseigne ? Les enseignes sont faites pour être lues.

— Je voudrais me sécher quelque part. y a-t-il un samavar chez quelqu’un dans le village ?

— Comment n’y aurait-il pas de samavar ? répondit avec fierté mon interlocuteur au cafetan gris ; allez chez le père Timofée, ou bien à la chaumière de la veuve, ou bien chez Nazarre Taracytch ; ou bien encore chez Agraféna, l’oiselière. — Avec qui est-ce que tu par les donc là, hé ! imbécile ? Tu ne veux donc pas me laisser dormir, tête de bois ? dit une voix partant d’une chambre contiguë. — C’est un monsieur qui vient d’entrer tout mouillé, et qui demande chez qui il peut aller se sécher. — Qu’est-ce que c’est que ce monsieur ? — Je ne sais pas moi. Il a un chien qui se secoue dans l’entrée ; lui, il est entré avec un fusil.... » Un lit cria, et, quelques secondes après, une porte s’ouvrit ; je vis entrer dans le bureau un homme d’une cinquantaine d’années, gros, gras, petit, un cou de taureau, des yeux à fleur de tète, des joues étonnamment rondes, et le tout fort luisant. · 4

Qu’y a-t-il pour votre service ? me demanda-t-il, — Je voudrais me sécher.

— Vous vous êtes trompé de porte. · - J’ignorais qu’il y eût ici un comptoir. Au reste, je suis prêt h payer....

— Eh bien ! au fait, on peut arranger cela, reprit-il. Vous plaît-il de passer ici ? (Il m’introduisit dans une autre chambre, qui n’était pas celle d’ou il sortait.) Ne serez-vous pas trop mal dans cette pièce ?

— Je serai bien. Mais pourrai-je avoir du thé et de la crème ?

— Bon ; tout à l’heure. Déshabillez-vous ; mettez-vous à l’aise ; le thé sera prêt dans cinq minutes. q — A qui appartient ce domaine ?

-A Mme Hélène Nicolaevna Losniakof, répondit-il en se retirant. ··

Je regardai autour de moi : contre la mince cloison qui sé-126 z ’