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o’uN SEIGNEUR BUSSE.· M1

Bon petit cheval, à ma grande surprise, trottsit fort jolint. Pendant tout le trajet, Kaciane garda un silence opi-1re, et à toutes mes questions il répondit en monostyles et du ton d’un homme très-contrarié.·Nous fûmes bien z arrivés a l’abattage ; nous grimpâmes au comptoir, ate chaumière isolée que les marchands avaient fait bâr, à coups de hache, au-dessus d’un petit ravin qu’ils ’ rient tant bien que mal endigué de manière à former un ng. Je trouvai dans ce comptoir deux jeunes commis dont dents étaient remarquablement blanches, les yeux douveux, la langue pateline et déliée, le sourire aigre-doux et ix. Je fis prix pour un essieu, et je me dirigeai vers l’é· ircie. Je pensais que Kaciane resterait près de son cheval n’attendre, mais il me joignit et me dit, en m’abordant un air attristé :

Tu vas donc tirer sur les oiseaux, hein ? — Oui, si j’en trouve.

- Je l’accompagnerai, si tu le permets. - Pourquoi pas ? viens. ·•

Et nous partîmes : l’abattage s’était étendu à peu près sur e verste’de terrain. J’avoue que je m’occupai bien plus iKaciane que de mon chien. C’est au bois que je pus bien nprendre pourquoi on lui avait donné ce surnom de ace. Il allait, comme toujours, tête nue et, au fait, la isse énorme de crins noirs ébouriffés dont son chef était urv-u le dispensait parfaitement de toute autre coiffure ; on yait cette tête monter, descendre, passer, disparaître et tsortir, comme on pourrait voir l’insecte dont il s’agit andre ses ébats dans une botte de foin étendue sur un mcher. Il allait extraordinairement vite, s’aidant des bras des jambes à la fois pour sautiller, grimper et descendre ; · se baissait continuellement et arrachait des simples qu’il urrait dans son sein, en marmottant Dieu sait quelles pales connues peut-être de lui seul ; puis, à tous moments, . nous regardait tour à tour, mon chien et moi, mais avec regard scrutateur des plus étranges.

I. Un kilomètre à peu près.