Page:Tourgueniev - Mémoires d’un seigneur russe.djvu/154

Cette page n’a pas encore été corrigée

138 IIEIIOIBES ’

Je n’ai pas d’essieu, ajouta-t-il ensuite ; celui de mou chariot, tu le vois, ne vaudrait rien pour ta télègue, qui est sûrement un grand chariot. 1

— Mais n’en peut-on pas trouver un dans ce village ? 1 — De quel village par les-tu ? Ce n’est pas ici un village] ici on n’a rien, ici il n’y a personne ; tout le monde est à l’ou4 vrage. Allez votre chemin ! » Et il s’aœroupit de nouveau sur la terre brûlante. ·

J’étais loin de m’attendre et surtout de pouvoir acquiesod à cette conclusion.

Ecoute, brave homme, lui dis-je en lui frappant du boul des doigts sur l’épaule, je te demande un service ; j’ besoin de ton secours.

— Dieu vous soit en aide ! moi, je suis très-fatigué ; j suis allé à la ville, il me faut du repos, me dit-il sans h meur ; et il remonta son armiak sur sa tête. — Je te demande un service, un secours, répétai-je, et’ payerai, je payerai bien.

— Je n’ai pas besoin de-ton argent. A — Mais tu vois que je te prie, mon brave homme. » Il se mit sur son séant en croisant ses petites jambes difî formes, et dit :

Eh bien, soit, je peux te mener à la coupe ; là est ig : partie de forêt que des marchands ont achetée.... Dieu ’ leur juge ! ils ont acheté la toison verte ; ils l’emportent pong à peu.... ils s’entendent à détruire.... Dieu les jugera ! Ceî - là que tu pourras commander un essieu, ou bien il t’en ven dront içi tout fait. ’

— Eh ! c’est charmant, c’est charmant ! partons ! m’é-j ’criai-je. ·

— Et un bon essieu de cœur de chêne, reprit-il, mais bouger de place. ·.

- y a-t-il loin d’ici à cette coupe ?. - Trois verstes.. I

—Eh bien ! nous pourrons yaller sur ton chariot. j - Je ne sais.... 4

— Allons, allons, en route, mon brave homme ; le cochoï nous attend dans la rue. »

’ ·

L j