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Ceux qui ont rencontré Sanine plus tard, quand la vie l’a brisé, quand il a perdu le velouté de la première jeunesse, ont trouvé en lui un tout autre homme.

Le lendemain matin, Sanine était encore au lit, lorsque Emilio, endimanché, une canne à la main, et très pommadé, entra vivement dans la chambre de son ami pour lui annoncer que Herr Kluber serait tout de suite là avec la voiture, que le temps promettait d’être très beau, que tout était prêt, mais que sa mère ne serait pas de la partie parce que sa migraine l’avait reprise.

Emilio engagea Sanine à s’habiller au plus vite en lui disant qu’il n’avait pas un instant à perdre.

En effet, M. Kluber surprit le jeune Russe au milieu de sa toilette. Il frappa à la porte, entra, salua en se courbant en deux, et se déclara prêt à attendre aussi longtemps qu’on voudrait, puis il s’assit en posant avec grâce son chapeau sur son genou.

Le premier commis était tiré à quatre épingles et avait versé sur sa personne tout un