— Vous connaissez ce monsieur ? demanda Marie Nicolaevna, à qui l’embarras de Sanine n’avait pas échappé.
— Oui… J’ai déjà eu l’honneur…, répondit Daenhoff. Et se penchant vers madame Polosov, il ajouta à demi-voix :
— C’est lui… votre compatriote… ce Russe…
— Vraiment ? s’exclama la jeune femme à demi-voix, puis elle menaça l’officier du doigt et commença aussitôt à lui faire ses adieux ainsi qu’au long secrétaire d’ambassade. Ce diplomate était évidemment fou de Marie Nicolaevna, à tel point qu’il ouvrait la bouche d’admiration, chaque fois qu’il la regardait.
Daenhoff se retira aussitôt avec une docilité aimable, comme un ami de la maison qui comprend à demi-mot ce qu’on attend de lui ; le secrétaire fit mine de vouloir s’éterniser, mais Marie Nicolaevna le congédia sans cérémonie.
— Allez retrouver votre Altesse, lui dit-elle, que faites-vous chez une plébéienne comme moi ?
À cette époque vivait à Wiesbaden une principessa di Monaco, qui ressemblait à s’y