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l’enfant sourit franchement, fixa ses yeux sur elle et rougit…

Sanine jugea que sa présence était devenue superflue et voulut se retirer, mais avant qu’il eût sa main sur le bouton de la porte d’entrée, la jeune fille se trouva de nouveau devant lui et l’arrêta :

— Vous nous quittez, dit-elle, je ne vous retiens pas, mais vous viendrez nous voir ce soir, n’est-ce pas ?… Nous vous devons tant d’obligations… Vous avez probablement sauvé mon frère de la mort… Nous voulons pouvoir vous remercier… Maman tient à vous exprimer elle-même sa reconnaissance… Il faut nous dire votre nom… Vous devez venir partager notre joie…

— Mais… c’est que je pars ce soir pour Berlin, objecta Sanine.

— Vous avez tout le temps de partir, répéta vivement la jeune fille.

— Venez dans une heure prendre avec nous une tasse de chocolat, ajouta-t-elle. Vous me le promettez ?… Je dois vite retourner auprès du malade… Nous comptons sur vous !

Que pouvait faire Sanine ?