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— Vous avez l’intention de tirer en l’air encore une fois ? demanda de nouveau Sanine.

— Peut-être, je n’en sais rien.

— Permettez, permettez, messieurs, dit von Richter : les adversaires n’ont pas le droit de se parler sur le terrain… c’est contre les règles…

— Je renonce à mon second coup de pistolet, dit Sanine.

Il jeta l’arme à terre.

— Et moi non plus, je ne veux plus me battre ! s’écria Daenhoff en jetant aussi son pistolet à terre.

— Maintenant, ajouta-t-il, je suis prêt à reconnaître que j’ai eu des torts l’autre jour.

Après un court moment d’hésitation il tendit d’un geste vague la main dans la direction de Sanine. Le jeune Russe s’approcha de son adversaire et lui serra la main.

Les deux jeunes gens se regardèrent avec un sourire sur le visage et tous deux rougirent.

Bravi ! Bravi… cria comme un fou Pantaleone en battant des mains, et il courut frémissant au buisson, tandis que le médecin,