Page:Tourgueniev - Dimitri Roudine, 1862.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

— Permettez-moi, commença Pigassoff en se tournant vers Roudine, de satisfaire ma curiosité en vous demandant si vous connaissez le contenu de l’article envoyé par M. le baron.

— Je le connais.

— Cet article traite des rapports du commerce… non, je me trompe, de l’industrie et du commerce dans notre pays… Il me semble que c’est ainsi que vous avez daigné nommer l’article, Daria Michaëlowna.

— C’est bien là le sujet, répondit Daria Michaëlowna en portant la main à son front.

— Je suis certainement mauvais juge dans ces questions-là, continua Pigassoff, mais je dois avouer que le titre même de l’ouvrage me paraît fort… Comment puis-je dire cela délicatement ? fort obscur et embrouillé…

— Pourquoi cela vous paraît-il ainsi ?

Pigassoff sourit en jetant un regard à Daria Michaëlowna.

— Le trouvez-vous clair ? ajouta-t-il en tournant de nouveau son visage de renard vers Roudine.

— Moi ? Oui.

— Vous devez naturellement le mieux savoir que moi.

— Avez-vous mal à la tête ? demanda Alexandra Pawlowna à Daria Michaëlowna.

— Non. Ce n’est rien… c’est nerveux.

— Permettez-moi de vous demander, recommença