Page:Tourgueniev - Dimitri Roudine, 1862.djvu/307

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



TROIS RENCONTRES


SOUVENIRS DE CHASSE ET DE VOYAGE





Passa que’i colli, e vieni allegramente
Non ti curar di tanta compania ;
Vieni, pensando a me segretamente
Ch’io t’accompagna per tutta la via.


I


Parmi tous les terrains de chasse voisins de ma maison de campagne, celui que je visitais le plus souvent était la plaine boisée qui environne le village de Glinnoë, au centre de la Russie. C’est près de ce village que se trouvent les endroits les plus giboyeux de notre district. Après avoir battu tous les buissons et couru tous les champs des alentours, je m’enfonçais ordinairement dans un marais du voisinage, et de là je m’en retournais chez mon hôte bienveillant, le starosta[1] de Glinnoë, dans la maison duquel j’avais l’habitude de m’arrêter.

  1. Maire du village.