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dura la mazurka ; mais je ne lançais plus de saillies, ni de critiques, et me contentais de regarder de temps en temps ma danseuse d’un air sombre et sévère. Elle commençait évidemment à avoir peur de moi, et bégayait affreusement en clignotant sans cesse des yeux. Je la reconduisis sous la garde naturelle de sa mère, grosse femme dont la tête était ornée d’une toque roussâtre. Après avoir remis la demoiselle épouvantée à qui de droit, je m’étais approché de la fenêtre en me croisant les bras sur ma poitrine pour attendre la suite des événements. J’attendis assez longtemps. Le prince était continuellement entouré, c’est bien le mot, tout aussi entouré que l’Angleterre l’est par la mer, du maître de la maison, des nombreux membres de sa famille et des hôtes qui restaient encore, et de plus il lui était impossible, sans éveiller la surprise, de s’approcher d’un homme aussi peu important que moi. Je me rappelle que je jouis alors de mon peu de considération.

– Tu as beau faire, me disais-je en voyant avec quelle politesse il s’adressait tour à tour aux diverses notabilités qui briguaient l’honneur d’attirer son attention, ne fût-ce, comme s’expriment les poètes, que « pendant l’espace d’un moment ; » tu as beau faire, l’ami… Je t’ai offensé… il faudra bien que tu viennes à moi.

Ayant enfin réussi à se débarrasser adroitement de la foule de ces adorateurs, le prince passa à côté de moi, laissa tomber un regard vague sur la fenêtre, puis sur mes cheveux, fit un mouvement pour se retourner, et s’arrêtant tout à coup,