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vous comprends, mais ce n’est pas ici le lieu ; nous nous reverrons. » Il se détourna, s’approcha de Besmionkof, et le mena à Lise. Le petit employé pâle se trouva être l’élu. Lise se leva pour aller à sa rencontre.

Assis à côté de ma danseuse avec sa triste mouche pour coiffure, je me sentais presque un héros. Mon cœur battait avec force, ma poitrine se soulevait noblement sous ma chemise empesée, ma respiration était profonde et accélérée, et je lançai tout à coup au lion mon voisin un regard si superbe, qu’il fit un mouvement involontaire du pied qui était de mon côté. En ayant fini avec lui, je laissai errer mes yeux sur le cercle des danseurs… Il me semblait que deux ou trois de ces messieurs me regardaient avec une sorte d’étonnement ; mais en général on n’avait pas remarqué ma conversation avec le prince… Mon rival avait déjà repris sa place avec une tranquillité parfaite, et conservait le même sourire aux lèvres. Besmionkof ramena Lise à sa chaise : elle le salua d’un air affectueux, et se tourna aussitôt vers le prince avec un certain trouble, à ce qu’il me parut ; mais il lui sourit de nouveau en faisant un gracieux signe de la main, et lui dit sans doute quelque chose de fort agréable, car elle devint toute rouge de plaisir, baissa les yeux et les fixa de nouveau sur lui avec un air de reproche caressant.

Les dispositions héroïques qui avaient subitement pris possession de moi ne diminuèrent pas tant que