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Roudine se mit à lire les inscriptions qui émaillaient les murs – distraction habituelle des voyageurs ennuyés… Tout à coup la porte grinça sur ses gonds et le maître de poste entra.

— Il n’y a pas de chevaux pour …sk, dit-il, et il n’y en aura pas de longtemps ; mais en voilà qui retournent à …off.

— à …off ! répondit Roudine. Ce n’est pas du tout mon chemin ; je vais à Penza et il me semble que …off est dans la direction de Tamboff.

— Eh bien, quoi ? Vous pouvez y aller de Tamboff, ou bien vous trouverez quelque autre route. Roudine réfléchit.

— Soit ! dit-il enfin. Faites atteler les chevaux. Au fond, cela m’est égal ; j’irai à Tamboff.

Les chevaux furent bientôt prêts. Roudine prit sa valise, entra dans sa kibitka et s’assit dans la même posture affaissée que nous lui avons vue déjà avant son arrivée à la maison de poste. Il y avait quelque chose de bien abandonné, de bien tristement résigné dans cette pose inclinée. Les trois chevaux prirent lentement le petit trot en faisant résonner leurs clochettes.