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de bâiller et se retira en remuant amicalement la queue.

— Sacha, devine un peu qui je t’amène ? s’écria Lejnieff du plus loin qu’il la vit en s’adressant à sa femme.

Alexandra n’avait pu reconnaître au premier abord l’homme qui était assis derrière son mari.

— Ah ! monsieur Bassistoff ! dit-elle enfin.

— Lui-même, répondit Lejnieff, et il apporte une bonne nouvelle ; tu la sauras dans un instant, ajouta-t-il en sautant à bas de la voiture avec son compagnon. Quelques minutes après, il était sur le balcon avec Bassistoff.

— Hourra ! cria-t-il en embrassant sa femme. Voilà Serge qui se marie !

— Avec qui ? demanda Alexandra tout émue.

— Avec Natalie, bien entendu… Notre ami nous apporte cette nouvelle de Moscou ; il a une lettre pour toi… Tu entends, petit Micha, continua-t-il en pressant son fils dans ses bras, ton oncle se marie ! Quel flegme imperturbable ! C’est à peine si ce grave événement le fait cligner des yeux.

— Il a envie de dormir, répondit en riant la nourrice.

— Rien n’est plus vrai, dit Bassistoff en s’approchant d’Alexandra. J’arrive aujourd’hui même de Moscou. Daria m’a chargé de vérifier les comptes de la propriété. Mais voici la lettre de Volinzoff.

Alexandra décacheta précipitamment la lettre de