Natalie avait raconté cette scène d’une voix égale et presque éteinte.
— Et vous, Natalie, que lui avez-vous répondu ? demanda Roudine.
— Ce que je lui ai répondu ? répéta Natalie ; mais, auparavant, dites-moi ce que vous avez l’intention de faire.
— Mon Dieu ! mon Dieu ! reprit Roudine, c’est cruel ! Si tôt !… quel coup soudain !… Et votre mère, est-elle si complètement irritée ?
— Oui, oui ; elle ne veut pas entendre parler de vous.
— C’est affreux ! Il n’y a donc plus aucun espoir ?
— Aucun.
— Le malheur semble nous poursuivre avec un acharnement inouï. Ce Pandalewski est un misérable. Vous me demandez ce que j’ai l’intention de faire, Natalie ? Ma tête se perd… je ne puis rien combiner… je ne puis que déplorer mon sort maudit… Je suis surpris que vous puissiez conserver votre sang-froid…
— Croyez-vous donc que cela me soit aisé ? répondit Natalie.
Roudine se mit à marcher sur la digue. Natalie ne le quittait pas des yeux.
— Votre mère ne vous a-t-elle pas fait de questions ? demanda-t-il enfin.
— Elle m’a demandé si je vous aimais.
— Eh bien ! qu’avez-vous répondu ?