mais à cela, comme vous pensez, je n’ai point voulu consentir.
— Et l’enterrement est pour demain ?
— Oui, oui, c’est demain que nous ensevelissons notre chère colombe ! On enlèvera le cercueil à onze heures précises ; le service aura lieu dans l’église Saint-Nicolas-aux-pieds-de-Poule. Vous la connaissez. Quels noms bizarres que ceux de vos églises russes ! Et de là nous accompagnerons le corps jusqu’à sa dernière demeure, dans l’humide terre, notre mère commune ! Vous viendrez ? Nous nous connaissons depuis peu, mais je puis affirmer que votre amabilité pleine de distinction, vos sentiments élevés… »
Je me hâtai d’accepter l’invitation par un signe de tête.
« Oui, oui, continua M. Ratsch en poussant un gros soupir, ç’a été vraiment, comme on dit, un coup de foudre dans un ciel sans nuage.
— Et Susanne Ivanowna n’a-t-elle prononcé aucune parole avant sa mort ? n’a-t-elle rien laissé ?
— Rien du tout ! pas la moindre chose ! pas un bout de papier ! Songez donc que lorsque je fus appelé auprès d’elle, lorsqu’on m’éveilla, elle était déjà froide ! Cela m’a touché de très-près. Cette mort nous a tous profondément affligés. Alexandre Davidowitch la regrettera comme nous… quand il en sera informé. On le dit loin de Moscou pour l’instant.
— Il n’était parti, allais-je commencer, que pour quelques jours, quand…
— Victor Ivanowitch se plaint de ce que le traî-