sans doute entendu parler de lui ? un médecin distingué, une célébrité ?
— C’est la première fois que j’entends ce nom, objectai-je.
— Peu importe. Eh bien ! voyez, continua M. Ratsch, d’abord bas, puis de plus en plus haut, et, ce qui m’étonna beaucoup, avec un fort accent germanique… il m’avertissait sans cesse : « Ivan Demïanitch, me disait-il, mon cher ami, prenez-y garde ! Votre belle-fille a un vice organique au cœur, une hypertrophia cardialis. C’est peu de chose, mais cela pourra facilement devenir dangereux. Avant tout, il faut écarter les émotions fortes, agir sur le jugement. » Mais vous savez vous-même si cela est possible avec les jeunes filles. Agir sur leur jugement, hum ! hum ! hum ! »
M. Ratsch avait été sur le point de pousser son gros rire ordinaire ; toutefois il s’était ravisé à temps, et la note gaie qu’il avait attaquée s’était terminée en toux.
Et c’était M. Ratsch qui s’exprimait ainsi ! Lui, après tout ce que javais appris sur son compte !… Je jugeai à propos cependant de lui demander si l’on avait appelé un médecin.
Il bondit sur place.
« Je crois bien !… On en a même appelé deux, mais tout était fini déjà. Et figurez-vous une chose : l’un et l’autre, comme s’ils s’étaient donné le mot : « rupture au cœur ! » ils ont employé le même terme. Ces messieurs ont proposé l’autopsie du cadavre ;