puis, pourquoi n’aurais-je pas dit la vérité ? Ce n’est point ma faute s’il y a dans le passé de Susanne Ivanowna…
— Taisez-vous ! lui cria Fustow ; taisez-vous, ou sinon…
— Ou sinon quoi !
— Vous verrez bien ! Viens, Pierre.
— Ah ! ah ! poursuivit Victor, notre généreux chevalier bat en retraite. Il n’éprouve, par conséquent, aucune envie de connaître le fond des choses. Cela ne m’étonne guère : la vérité le blesse !
— Mais viens donc, Pierre ! cria pour la seconde fois Fustow qui avait fini par perdre tout son calme et qui ne se commandait plus. Comment peux-tu rester près de ce misérable polisson ?
— Ce polisson ne vous craint pas, entendez-vous ? cria Victor à son tour en guise d’adieu ; il vous dédaigne, ce polisson, il vous dédaigne, entendez-vous bien ? »
Dans la rue, Fustow hâta tellement le pas que j’avais peine à le suivre. Soudain il fit halte et se retourna d’un mouvement brusque.
« Où vas-tu ? demandai-je.
— Il faut pourtant s’assurer de ce que ce fou… Dieu sait ce que dans son ivresse… Mais ne m’accompagne pas… Nous causerons demain. Au revoir ! »
Il me serra précipitamment la main et reprit sa course vers l’hôtel Jar.
Le lendemain, je ne pus voir Fustow, et lorsque