— Mauvais fanfaron ! » faillit s’écrier Néjdanof du haut de sa fenêtre.
Mais, en ce moment, la porte de sa chambre s’ouvrit, et, à sa grande surprise, il vit entrer Markelof.
Néjdanof se leva pour aller à sa rencontre ; Markelof marcha droit à lui, et, sans saluer ni même sourire, lui dit :
« Vous êtes bien Alexis Dmitrief Néjdanof, étudiant de l’Université de Saint-Pétersbourg ?
— Parfaitement, » répondit Néjdanof.
Markelof prit dans sa poche de côté une lettre décachetée.
« En ce cas, lisez ceci. C’est de la part de Vassili Nikolaïevitch, » ajouta-t-il en baissant la voix d’une façon significative.
Néjdanof ouvrit la lettre et la lut. C’était une espèce de circulaire semi-officielle, dans laquelle Serge Markelof était recommandé comme « un des nôtres », digne de toute confiance ; puis suivait une instruction sur la nécessité immédiate d’une entente commune et sur la propagande des idées… connues. Cette circulaire était, d’ailleurs, adressée aussi à Néjdanof comme à un homme digne de toute confiance, lui aussi.
Néjdanof tendit la main à Markelof, lui offrit un siège et s’assit lui-même. Le visiteur, avant de prononcer un seul mot, alluma une cigarette ; Néjdanof suivit son exemple.
« Avez-vous déjà eu le temps d’entrer en relations avec les paysans d’ici ? demanda enfin Markelof.
— Non, pas encore.
— Êtes-vous arrivé depuis longtemps ?
— Depuis bientôt quinze jours.