confidentiel, si vous avez besoin d’une avance… je vous en prie, pas de cérémonies ! Un mois si vous voulez. »
Néjdanof ne savait positivement que répondre ; il regardait, toujours incertain, ce visage radieux et avenant qui lui était si étranger, et qui, pourtant, s’avançant là, tout près du sien, lui souriait avec tant de bienveillance.
« Vous n’en avez pas besoin ? hein ? chuchota Sipiaguine.
— Si vous permettez, je vous dirai cela demain, répondit Néjdanof.
— Parfait ! Donc, au revoir ! À demain !
Sipiaguine lâcha la main du jeune homme ; il se préparait à sortir…
« Permettez-moi une question, dit tout à coup Néjdanof. Vous me disiez tantôt que c’est au théâtre même que vous avez appris mon nom. Qui est-ce qui vous l’a dit ?
— Qui ? mais une de vos bonnes connaissances, un parent à vous, je crois, un prince… le prince G…
— L’aide de camp ?
— Oui, lui-même. »
Néjdanof rougit — plus fort que jamais — et ouvrit la bouche. Mais il la referma sans rien dire. Sipiaguine lui serra de nouveau la main, — silencieusement cette fois, — le salua, salua Pakline, remit son chapeau en arrivant au seuil, et sortit en emportant sur son visage un sourire satisfait ; on y lisait la conviction de l’impression profonde que sa visite ne pouvait manquer d’avoir faite.
Sipiaguine avait à peine disparu que Pakline, bondissant de sa chaise et se précipitant vers Néjdanof, se mit à féliciter son camarade.