Page:Tourgueniev, Terres Vierges, ed. Hetzel.djvu/157

Cette page n’a pas encore été corrigée

grades ; et, dans cette intention, non-seulement il ne se laissa pas entraîner, lui, Cécéron, aux douceurs de l’infraction aux lois, mais il évita même avec un soin extrême les amusements qui sembleraient être les plus parfaitement indispensables. »

Au-dessous, on lisait : « Écrit en Sibérie, parmi les rigueurs de la faim et du froid. »

Il y avait aussi une pièce de vers très-curieuse, intitulée Tircis, où l’on trouvait des strophes comme celles-ci :


Le calme règne sur l’univers,
La rosée avec agrément brille,
Elle caresse et rafraîchit la nature.
Et lui donne une nouvelle vie.
Seul, Tircis, l’âme oppressée,
Souffre, se tourmente et s’afflige…
Quand l’aimable Annette n’est pas auprès de lui,
Rien ne peut l’égayer !


Et un impromptu écrit en passant par un capitaine, « le sixième jour du mois de mai 1790. »


</poem> Je ne t’oublierai jamais, Ô toi, agréable campagne ! Et je garderai un éternel souvenir Du temps qui a coulé si agréablement ! Ce temps que j’ai eu l’honneur De passer chez ta propriétaire Pendant les cinq meilleurs jours de ma vie, Dans le cercle le plus respectable, Au milieu de beaucoup de dames et de demoiselles, Et d’autres intéressants personnages ! </poem>


La dernière page de l’album contenait, outre des poésies, des recettes contre les maux d’estomac, les spasmes et même, hélas ! contre les vers.

Les Soubotchef dînaient à midi précis et ne mangeaient que des mets d’autrefois : beignets de lait caillé, soupe aigre aux concombres, viande hachée à la crème et à l’ail, bouillie de blé noir, pâté de poissons, poule au