Marianne était debout devant la porte, pâle et immobile, un bougeoir à la main.
« C’est moi… oui… murmura-t-il.
— Venez, » répondit-elle.
Elle suivit le corridor ; mais avant d’atteindre le bout, elle s’arrêta devant une porte basse, qu’elle poussa de la main. Néjdanof aperçut une petite chambre presque vide.
« Entrons plutôt ici, Alexis Dmitritch ; personne ne nous dérangera. »
Néjdanof obéit. Marianne posa sa bougie dans l’embrasure d’une fenêtre, et se tourna vers lui.
« Je comprends pourquoi vous aviez envie de me voir, moi, dit-elle ; la vie vous est dure dans cette maison. Et à moi aussi.
— Oui, je voulais vous voir, Marianne Vikentievna, répondit Néjdanof ; mais la vie ne m’est pas dure ici depuis que je me suis rapproché de vous. »
Marianne sourit d’un air pensif.
« Merci, Alexis Dmitritch ; mais, dites-moi, auriez-vous vraiment l’intention de rester ici après toutes ces laideurs qui ont eu lieu ?
— Je pense que je ne resterai pas ici, parce qu’on me renverra ! répondit Néjdanof.
— Mais vous-même, vous ne refuserez pas de rester ?
— Non.
— Pourquoi ?
— Voulez-vous savoir la vérité ? C’est parce que vous êtes ici. »
Marianne baissa la tête et recula un peu vers le fond de la chambre.
« Et puis, continua Néjdanof, je suis « obligé » de rester ici. Vous ne savez pas, mais je veux tout vous dire, je sens que ce m’est un devoir de vous parler franchement. »
Il s’approcha de Marianne, et lui prit la main ; elle ne la retira pas.
« Écoutez !