vons rien à faire ! Nous nous demandons comment nous abattrons toute cette besogne, et lui, il s’ennuie !
— Y a-t-il une lettre de Moscou ? demanda Machourina au bout d’un moment.
— Oui ; depuis avant-hier.
— Vous l’avez lue ? »
Ostrodoumof fit un simple signe de tête affirmatif.
« Et que dit-elle ?
— Il faudra bientôt partir. »
Machourina retira le papiros de sa bouche.
« Pourquoi donc ? On m’avait dit que tout allait bien là-bas.
— Ça va son train. Mais il y a un monsieur qui n’est pas sûr… Vous comprenez… il faut le déplacer, ou bien il faudra peut-être le supprimer tout à fait. Et puis il y a encore différentes choses. Vous aussi, vous êtes convoquée.
— Dans la lettre ?
— Oui, dans la lettre. »
Machourina secoua sa lourde chevelure, qui, négligemment tordue et rattachée en arrière, lui retombait sur le front et les sourcils.
« Très bien, dit-elle ; puisque c’est l’ordre, il n’y a pas à discuter.
— Naturellement. Mais sans argent, pas moyen ; et où le trouver, l’argent ? »
Machourina réfléchit.
« Néjdanof doit s’en procurer, dit-elle à demi-voix, comme se parlant à elle-même.
— C’est justement pour cela que je suis venu, fit observer Ostrodoumof.
— Vous avez la lettre sur vous ? lui demanda tout à coup Machourina.
— Oui. Voulez-vous la lire ?
— Donnez… Au fait, non ; nous la lirons ensemble… plus tard.