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IV


LE MÉDECIN DU DISTRICT


Un jour d’automne, en revenant d’un champ éloigné, je pris froid et tombai malade. La fièvre m’ayant saisi à l’auberge, dans le chef-lieu du district, j’envoyai chercher le médecin ; une demi-heure après il était là. C’était un homme petit, brun, d’apparence chétive. Il me prescrivit une potion sudorifique, un sinapisme et fit descendre avec beaucoup de dextérité dans la poche du revers de sa manche mon billet de cinq roubles. Puis il toussota, regarda de côté et, tout en se disposant à se retirer, engagea je ne sais comment la conversation, si bien qu’il resta. La chaleur m’incommodait, je prévoyais une insomnie et je n’étais pas fâché de causer