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XIV


LÉBÉDIANE


Un des principaux plaisirs de la chasse, mes chers lecteurs, consiste en ce qu’elle fait perpétuellement passer le chasseur d’un lieu dans un autre, ce qui, pour un oisif, n’est certes pas sans agrément. Sans doute, surtout quand il pleut, il n’est pas très agréable d’errer par les chemins, d’aller au hasard et d’arrêter chaque moujik qui passe pour lui demander le chemin de Mordovka, puis, à Mordovka, de s’enquérir auprès d’une stupide baba (les hommes sont aux champs) quelle est la plus prochaine auberge, et enfin, après avoir parcouru dix verstes encore, d’arriver, non pas dans une auberge, mais dans quelque très pauvre village nommé Khoudo-