Mais, à l’entendre, quel important personnage !
— Bon ! un vulgaire guérisseur, sans qui tu pourrirais depuis longtemps dans le cimetière… Vraiment, murmura-t-il entre ses dents. J’ai eu bien tort de te remettre sur pied !
— Tu veux faire croire que tu m’as guéri !… tu as voulu m’empoisonner, tu m’as fait boire de l’aloès !
— Et s’il n’y avait plus que cela qui pût te sauver !
— L’aloès est interdit par le comité médical. Allons, je déposerai ma plainte… Tu as voulu me faire mourir, et Dieu ne l’a pas permis, voilà.
— Finissez, Messieurs, finissez, dit le second employé.
— Laisse, dit le chef de bureau, il a voulu m’empoisonner, comprends-tu ?
— Cela m’aurait été bien utile, en effet. Écoute, Nikolaï Eréméitch, dit Pavel Andreitch désespéré ; je t’en supplie pour la dernière fois, tu m’as poussé à bout, et bientôt je n’y pourrai plus tenir. Laisse-moi tranquille, entends-tu ! Sinon, j’en prends Dieu à témoin, il arrivera malheur à l’un de nous deux, je t’en préviens.
Le gros commis prit feu.
— Je ne te crains point, cria-t-il ; j’ai eu rai-