perdu. Ah ! Konstantin Narkisitch, passe par où j’ai passé et ne me juge qu’ensuite.
— Il a bien trouvé de qui s’amouracher ! Un vrai monstre.
— Ne parle pas ainsi, Konstantin Narkisitch.
— Allons, j’ai vu ta belle, l’an passé à Moscou ; de mes propres yeux, je l’ai vue !
— L’an passé, en effet, elle s’était gâtée un peu, remarqua Koupria.
— Non, Messieurs, dit d’une voix méprisante et nonchalante un homme grand, maigre, au visage semé de verrues, les cheveux frisés et pommadés, probablement un valet de chambre, — que Koupria nous chante sa chanson favorite. Commencez, Kouprian Afanacitch.
— Mais oui, dirent les autres, bravo ! Alexandra. Il faut que Koupria s’exécute. La chanson, Koupria !… Bravo ! Alexandra[1].
— L’endroit n’est pas convenable, répliqua avec fermeté Koupria, nous sommes dans le comptoir seigneurial.
— De quoi te mêles-tu ? Est-ce que tu viserais à devenir commis ? dit Konstantin. Hé ! hé !
— Tout dépend du maître.
— Voyez-vous ! Voyez-vous ! Hu ! hu ! hu !
- ↑ Souvent les dvorovi, pour marquer plus de tendresse, donnent au nom d’un homme une terminaison féminine. (Note de l’auteur.)