(sans dents) à la façon d’un lièvre, des pois chiches très durs qu’il faisait rouler avec sa langue de droite à gauche dans sa bouche, et cette opération l’absorbait si bien qu’il ne m’aperçut pas.
— Eh ! dédouchka, lui dis-je.
Il cessa de mâcher, leva les sourcils et écarquilla les yeux avec effort.
— Quoi ? marmotta-t-il d’une voix chevrotante.
— Quel est le plus prochain village ? lui demandai-je.
Il se mit à mâchonner.
Je répétai ma question un peu plus haut, voyant qu’il ne m’avait pas entendu.
— Un village ? Quoi ? Qu’est-ce que tu veux ?
— Je veux me mettre à l’abri de la pluie.
— Oui. (Il gratta sa nuque hâlée.) Eh bien ! c’est bon, marmotta-t-il en gesticulant avec désordre… Va… Quand tu auras dépassé un bois, quand tu l’auras dépassé, il y aura une route… Prends toujours à droite, et puis tu la laisses, cette route, et alors tu arrives à Ananievo où tu tombes dans Sitovka.
Je compris difficilement le vieillard. Ses moustaches le gênaient et sa langue était un peu paralysée.
— D’où es-tu ? lui demandai-je.
— Quoi ?