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VIII


BIEGINE LOUG


C’était un beau jour de juillet, de ces jours de beau fixe, établi depuis des semaines. Dès l’aube, le ciel est pur : car l’aube ne se lève pas comme un incendie, elle n’est que doucement dorée ; le soleil n’est pas de feu, de fer rouge, comme aux jours de grande sécheresse, ni de ce pourpre sombre qui annonce les tempêtes ; il est clair et mollement radieux. Il surnage paisible sur une étroite et longue nuée, il resplendit avec fraîcheur, puis replonge dans la brume lilas de la nuée dont le bord supérieur et terne étincelle en zigzags avec des reflets d’argent battu. Mais voilà que les rayons joyeux apparaissent, et gaiement et majestueusement l’astre puissant prend son essor. Vers midi, se