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ans constitue précisément le charme particulier que le public français goûte à la lecture de ces œuvres.

D’ailleurs, il n’est pas auteur plus facile à traduire littéralement que Tourguéneff.

Son style simple, clair, atteignant la perfection, précisément par cette simplicité, rend facile la tâche du traducteur et lui défend pour ainsi dire d’ajouter ou de retrancher quoi que ce soit. Pas une seule répétition, pas une négligence de forme ; ce qui n’est pas le cas, par exemple, pour les deux autres maîtres de la littérature russe : Tolstoï et Dostoïevsky. Leur tempérament plus fébrile, leur préoccupation constante de l’idée, leur désir de la faire bien pénétrer dans l’esprit du lecteur, les entraînent souvent à des répétitions voulues ou involontaires qui peuvent avoir leur charme dans l’original, mais qui se prêtent mal à la concision limpide du style français.

C’est pourquoi, j’ai dû souvent, quant à moi, recourir plutôt à la forme de l’adaptation