Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/66

Cette page n’a pas encore été corrigée

« Que pourrais-je bien faire, songea-t-elle, qui lui serait très désagréable ? » Et l’idée la plus saugrenue germa dans cette cervelle mousseuse.

Deux heures après, vêtue le plus sérieusement qu’elle avait su, elle descendait de voiture, rue de Bellechasse, devant l’hôtel d’Iscamps. Jusqu’au vestibule tout alla bien, et comme c’était justement le jour que Mme d’Iscamps recevait, elle allait être introduite tout de go, quand le hasard, qui avait voulu rire, fut déjoué dans ses calculs par le passage de Firmin, honnête domestique vieilli dans la maison, et tel qu’on n’en rencontrerait pas même dans les romans. Cet homme blanchi par l’âge, mais « à qui on ne la faisait pas », s’avança le plus vite qu’il put et dit poliment à Nane que « Mme la Marquise ne recevait pas ».

— Eh bien voulez-vous lui remettre ceci ? Et elle lui tendit une carte où elle avait d’avance écrit ces mots qu’elle jugeait propres à émouvoir : « C’est pour le bonheur de Jacques !!! »

La carte portait d’ailleurs, sous un tortil : Damoiselle Hannaïs Dunois, et Firmin, l’ayant prise sans paraître la regarder, di