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trois jours d’avance ; et dois-je vous répéter que Dieudonné couche à l’auberge. Adieu, je vous embrasse.

« Votre amie
« Nane. »


Au reçu de cette agréable lettre, je tombai dans mille perplexités et une perplexité : telle la branche caduque, entraînée au fil de l’eau, et dont se jouent, etc...

La vérité c’est que j’étais en grand deuil, et qu’il n’y avait peut-être pas, à la noce d’une horizontale, prétexte suffisant à le rompre. C’eût été déjà beaucoup, en temps ordinaire, que d’aller jouer, devant l’autel, à l’oncle ou au cousin d’une dame toute blanche que l’on a si souvent tenue dans ses bras, vêtue à peine d’un peu de lin.

D’autre part, l’approche de son mariage, c’était comme lorsque elle avait été près de mourir, et la parait à mes yeux des grâces du renouveau. J’aurais eu plaisir, en vérité, dans le beau domaine de Saint-Thiers-le-Capiau, à me montrer familier envers une hôtesse aussi belle ; à l’heure même où le Marigo aurait