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autant que de les atteindre. Ce n’est pas très dangereux, une fille, quand on la courtise à deux ou trois ensemble. Un air de cavalier, alors ; des mains au hasard répandues, ou même un secret à l’oreille, tout cela ne coûte guère. Mais de la suivre seul, le soir, sous les arbres de la promenade, parce qu’on vous aura dit, comme à un chien de chasse : « Allons, Pilou ! » Quelle chose… surtout, quand, après vous avoir, d’un air d’innocence, entraîné à l’écart — ah — quand elle se retourne, avec cet air d’interroger, d’attendre… D’attendre quoi ?

Certes, plus d’une de ces beautés, qui, soi-mêmes, se dévouaient au Minotaure, plus d’une, et déçue, s’était dit que de pareils taureaux, les boucheries sont pleines. Peut-être même l’avait-elle redit à quelque camarade. Mais quoi, ces taches s’effaçaient bientôt, sans s’étendre. La légende reprenait son éclat.

Et qui ne s’y employait ? Sa femme même,