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qui tomba en retentissant sur le cercueil sonore.

Ce fut comme un signal. Une volée de cailloux s’abattit sur le cortège, d’où répondirent des cris d’effroi, de douleur. Presque aussitôt le gros du convoi, puis les affligés, firent volte-face, se débandèrent, coururent, et, la redingote en oriflamme, à corps perdu, s’engloutirent au tournant de la côte. On vit bondir des hommes massifs. Quelques chapeaux noirs roulèrent oubliés. Et tout disparut.

Vitalis était resté. Une pierre l’avait décoiffé ; une autre meurtri à l’épaule. Il faisait tête, comme un gibier courageux qui cherche où rendre les coups dont il saigne. Mais à ce moment l’un des porteurs, atteint à la poitrine, lâcha le brancard, en gémissant. Le cercueil oscillait déjà vers la terre : Vitalis n’eut que le temps de s’élancer à la place vide.

— Allons, cria-t-il aux autres : vite à l’Église.