Page:Toulet - La Jeune Fille verte, 1920.djvu/299

Cette page n’a pas encore été corrigée

Prenants ont un syndicat depuis quinze jours, et ils annoncent une manifestation.

— Heureusement que j’ai l’œil, dit un gros petit homme, paisible et blond, dont l’uniforme seul trahissait qu’il fût sous-officier de gendarmerie. C’était le chef de brigade, Malevain, franc-comtois, et qui, le jour de l’émeute, était arrivé combattre avec une bonne heure de retard.

— Oui, il n’y a que le comptant qui vous manque, répartit le capitaine. C’est à la sortie de Saint-Éloi, je pense, pour avoir plus de monde, qu’ils préparent leur petit chahut. Est-ce que vous y avez mis des hommes ?

— Pas si bête, dit le gendarme. J’aime mieux voir venir.

— Voir venir quoi ? Qu’ils démolissent le cercueil ?

— Non ; mais il ne faut provoquer personne. J’ai ordre de ne pas heurter les opinions.

— Vive l’Empereur ! cria Laharanne.

Malevain devint pâle.