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son mari moins encore. Car Basilida, à être infidèle, n’en gardait pas moins le goût de la netteté en toutes choses, et en jugeait durement le plus petit manque. Aussi bien ne s’épargnait-elle pas non plus.

— Que suis-je donc, se disait-elle, pour tant mépriser ; moi qui trompe mon mari jusque dans son lit ; et le monde, sinon Dieu, par les plus criminelles Pâques. Fallait-il salir tant de choses pour n’avoir même plus ce misérable bonheur de ma chair ; ce peu d’amour que m’accordait Vitalis, qu’une autre me vole ?

Le malheur de Mme Beaudésyme, si pieuse, c’est que la religion, où son mal cherche à se distraire, lui empoisonne ce même remède qu’elle lui prépare. A mesure que les sacrements apparaissent à Basilida comme le baume suprême, elle se rappelle n’en avoir reçu qu’une parodie. Plus elle veut s’y abîmer, plus elle s’y découvre sacrilège ; adultère à Dieu plus encore qu’au mariage. Dans ce réseau, où elle se débat et va périr